Chronique d'une mort annoncée
La Corse est, quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, une région où le mot de ruralité revêt une importance capitale . Montagne dans la mer il ne pourrait en être autrement me direz vous. Loin des images touristiques et idylliques de plages ensoleillées et de citées prospères aux mannes touristiques, l'intérieur agonise un peu plus chaque jour avec ses écoles qui ferment,ses commerces qui disparaissent et sa population qui diminue inexorablement.
Si quelques jeunes décident, animés par une volonté de "maintenir une vie à l'intérieur ", d'habiter leurs villages c'est au prix d'efforts et de sacrifices personnels inquantifiables. Epiceries et boulangeries remplacées par de courageux marchands ambulants dont la tournée peut quelquefois atteindre plusieurs centaines de kilomètres ( tel Jean Marie Emanuelli ci-dessus), structures administratives et médicales absentes, cultures, terrains agricoles et habitations à l'abandon sont très souvent leur environnement quotidien. La politique du" tout citadin" et du "tout ailleurs", le manque d'économie et de développement rural, le laxisme politico-culturel latent et le vieillissement de la population semblent être les facteurs de cet état de fait.
Quel homme politique local aurait misé un Euro sur le fait que: des jeunes auraient pu avoir envie de travailler et de surcroît chez eux il y à seulement 20 ans ? Aucun ou peut s'en faut ! Le résultat de cette gestion inadaptée et bureaucrate du territoire fait que, sans être oiseau de mauvaise augure, on peut sans risque de se tromper annoncer une mort certaine des communes rurales insulaires à moins qu'elles ne rebondissent très vite sur l'opportunité du tourisme vert et du sport nature........