Cardinal Fesh
Grand esthète, le cardinal Fesch, amassa une fabuleuse collection, dont il fit don à la ville d'Ajaccio.
Pour épouser la veuve Ramolino, son père - lieutenant suisse au service de Gènes - renie le protestantisme pour se convertir au catholicisme.
Son fils, Joseph Fesch, après des études au séminaire d'Aix en Provence, devient, à 24 ans, archidiacre d'Ajaccio.Joseph est le demi-frère de Laetizia Bonaparte, la mère de Napoléon, son aînée de treize ans. Si bien qu'il naît, à Ajaccio, six ans seulement avant celui qui, dés l'enfance, porte l'étoile au front.
En 1793, par fidélité à la France, alors que Pascal Paoli est devenu l'allié des Anglais, il quitte la Corse avec Laetizia qu'accompagnent quatre de ses sept enfants et rejoint Toulon. Devenu soutien de famille à la mort du père Bonaparte, il se débarrasse de ses vêtements de prêtre pour endosser l'habit militaire et subvenir aux besoins de la famille. Il vient d'avoir trente ans.
En 1802, il renoue avec la vie religieuse et collectionne les faveurs du régime bonapartiste : archevêque de Lyon, cardinal, ambassadeur auprès du Saint-Siège, primat des Gaules, grand aumônier de l'empereur, chevalier de la Toison d'Or. Profitant des confiscations de guerre pendant la campagne de Lombardie, il se lance dans un florissant commerce d'ouvres d'art, envoyant ses délégués par toute l'Europe. Disgracié en 1812, il s'installe à Rome, entouré de 17.626 ouvres d'art.
Après sa mort en 1839, sa collection est vendue et dispersée, dans le meilleur des cas, entre la Corse, le musée du Petit-Palais d'Avignon, la cathédrale de Lyon et le musée de Caen. Inhumé à Corneto, il repose aujourd'hui dans le caveau de la chapelle de son palais d'Ajaccio.